Santé
Hygiénne des mains

L’hygiène des mains


Pierre d’achoppement de l’hygiène

L’hygiène des mains est aujourd’hui bien repérée par toutes et tous comme étant essentielle. Pourtant, on peut constater qu’elle n’est, encore trop souvent, pas bien comprise.
Nous en voulons pour illustrations ces quelques exemples :

  • « Elles n’ont qu’à se laver les mains, je ne cesse de le leur répéter !», s’exprime ainsi un cadre infirmier, comme si cette répétition insistante était une pédagogie suffisante et adaptée,
  • « Mais j’ai les mains propres ! », s’expriment ainsi plusieurs médecins interpellés,
  • « Vous ne prétendez tout de même pas m’apprendre à me laver les mains, je le fais depuis plus de 30 ans ! », s’exprime ainsi un chirurgien-chef de service dans un CHU, en réponse à une infirmière hygiéniste venant l’informer de la méthode normalisée de lavage ou friction des mains,
  • « Existe-t-il une loi obligeant un anesthésiste à se laver les mains avant d’intuber ? », s’exprime ainsi une infirmière de bloc opératoire par téléphone, traduisant une certaine impuissance,
  • La plupart des professionnels de santé avec lesquels nous avons l’occasion de manger ne se lavent pas les mains avant de passer à table,
  • Un grand nombre de professionnels de santé ont les ongles trop – ou beaucoup trop – longs,
  • Lors de nos visites dans les services de soins comme dans les établissements médico-sociaux, nous constatons que le personnel soignant s’affaire devant les lavabos ou les distributeurs de produits hydro-alcooliques de désinfection des mains (PHA), alors qu’il n’y a pas forcément pour lui d’indication à ce geste d’hygiène à ce moment là,
  • Sans parler des professionnels de santé qui ne se lavent pas ou très mal les mains après avoir été aux toilettes.

Pierre angulaire de l’hygiène

L’hygiène des mains occupe une place centrale parmi les mesures d’hygiène.

Les cinq règles d’or de l’hygiène des mains
Si tous les professionnels de santé observaient ces cinq règles d’or, la prévention des infections associées aux soins ferait à coup sûr un grand bond en avant :

  1. Avoir constamment des ongles très courts, nécessairement coupés à ras
  2. Porter, lors de son exercice, uniquement des manches courtes ou trois-quarts
  3. Ne porter ni montre-bracelet ni bijou sur les poignets et doigts des deux mains
  4. Éviter de se contaminer inutilement les mains (cesser de se serrer la main…)
  5. Se laver ou se désinfecter les mains après souillure et avant un geste aseptique.

Ces cinq règles sont indissociables : elles constituent le « concept d’hygiène des mains« . Elles sont simples et très efficaces. Alors, pourquoi sont-elles si peu respectées ?

Erreurs d’hygiène : ongles longs, montre-bracelet, manches longues… Cheveux non attachés ; stéthoscope décontaminé ?

Cette illustration est malheureusement très représentative du comportement d’une grande majorité de médecins qui ne respecte pas les règles de bonnes pratiques d’hygiène et considère leur blouse comme un uniforme au lieu d’une barrière aseptique comme cela devrait être le cas.

La culture de l’asepsie et de l’hygiène en général est fort peu prévalente chez les médecins, à la différence des infirmières et à moindre degré des aides-soignantes. C’est un problème de santé publique vraiment très préoccupant.

Les cadres de santé infirmiers et les infirmières sont les professionnels de santé les mieux placés, avec les hygiénistes, pour éduquer les médecins en matière d’asepsie et d’hygiène en général ; mais encore faut-il qu’ils acceptent de les écouter et d’appliquer cesrègles de bonnes pratiques. N’y a-t-il pas, dans le rôle propre de l’infirmière, une mission d’éducation sanitaire ?